Le mois de janvier 2023 a été assez singulier et stressant, car il a marqué la fin d’une aventure humaine et professionnelle avec une personne en qui je croyais, mais dont la promesse a fait « pschitt » en l’éprouvant sur du concret. C’est éprouvant émotionnellement lorsque l’on croit en quelqu’un et que l’on n’arrive pas au but visé.

C’est à ce moment-là que l’on peut mesurer l’importance d’être bien entourée, à la fois professionnellement et personnellement, par des personnes capables de vous aider à prendre du recul et à poser des éléments objectifs pour que votre décision soit solide. C’est émotionnellement salvateur, et cela contribue à avérer si notre niveau de résilience est toujours bon. Et puis j'ai adopté une philosophie qui me rend la vie un peu plus simple : ce qui ne se produit pas a de bonnes raisons, car ça n'était pas juste pour moi.

En février, et même si c’est devenu une fête purement commerciale, j’aime toujours autant recevoir des roses rouges de l’être aimé le 14 du mois.

Puis est venu un moment un peu questionnant, car parfois on peut bien se préparer à une intervention et une fois sur place, se rendre immédiatement compte que ça va être compliqué. Je suis très intuitive (et aussi très analytique), mais je vis en permanence avec mon intuition. Et comme elle a toute sa place dans notre relation  grâce à elle, j’ai développé des capteurs intérieurs qui pourraient s’apparenter à des caméras thermiques ou infrarouges qui détectent l’ambiance, les personnes, les problèmes, la fin potentielle d’une situation donnée. Et je le sais au moment où je démarre parce que mon corps parle aussi, et je l’écoute. Il y a des jours dans notre métier où les conditions ne sont pas réunies pour être au top, ce qui ne nous détermine pas dans l’absolu, et j’ai aussi l’humilité d’en tirer des enseignements.

Et quand je vis un point bas, retrouver mes enfants, leur faire des câlins et recevoir les leurs, est extrêmement ressourçant ; c’est peut-être ma plus grande source d’énergie et même s’ils sont grands, ils restent très affectueux.

Parfois, on ne planifie pas. On se laisse porter et c’est souvent à ce moment là que la magie opère et que la rencontre inattendue se produit pour provoquer ce que l’on n’avait pas imaginé.

C’est suffisamment rare et précieux quand vous rencontrez une personne, certes différente de vous, mais qui fonctionne sur un référentiel similaire, humain comme professionnel. Et la fluidité s’installe alors d’elle-même. J’en ai rencontré deux cette année ; ou plutôt une l’année dernière et qui s’est révélée cette année, et l’autre véritablement cette année. Et je les remercie d’être à mes côtés pour agir ensemble auprès des équipes de direction et des Organisations que nous accompagnons.

J’ai aussi vécu des colères de dirigeants qui avaient atteint leur seuil d’incompétence, alors forcément je deviens une cible facile et suis OK avec ça, car je sais que cela a fait mouche. Il y a aussi des dénis tellement flagrants que cela questionne sur la responsabilité globale, d’autant qu’il y a refus de se faire accompagner. Il faut laisser le temps faire son œuvre, ou pas.

Car travailler sur des valeurs d’entreprise ou sur une transformation d’organisation, révèle et réveille les maux personnels et non cicatrisés des dirigeants. Et faire bouger les lignes humaines et organisationnelles, reste un exercice de haute sensibilité et de haute résistance.

Et puis, je rencontre beaucoup de managers et top managers qui ont envie de bien faire et veulent avancer dans la bonne direction et avec bon sens.

Il y a des Organisations qui savent vivre leur raison d’être, autant qu’il y a des managers qui ont envie de faire grandir leurs équipes malgré des vents contraires. Il y a des Organisations qui continuent à croire en leur capital humain et investissent dans son développement pour permettre à chacun-e de mieux agir vis-à-vis de soi et vis-à-vis des autres.

Savoir accompagner, c'est aussi être présente sans apesantir sa présence. Laissez l'autre prendre sa place, aller à son rythme et ne pas influencer pour qu'il/elle soit à l'originie de sa production, se l'approprie et soit en mesure de la mettre en oeuvre. Accompagner, c'est être un compagnon de route. Ce n'est pas à l'autre de suivre ma trace, mais au contraire, c'est à lui/elle de faire sa propre trace et de regarder ensuite le chemin parcouru.

Ce que j’ai aussi beaucoup aimé cette année, c’est de travailler avec une Organisation multiculturelle, bourrée d’émotions, de contradictions, d’énergies, et singulièrement attachante. Nous n’en sommes qu’au début.

Faire ce métier est extrêmement exigeant et ce n’est pas parce que vous avez un bon bagage intellectuel, ou que vous avez fait un super parcours professionnel que vous êtes capable d’accompagner une personne, une équipe, une Organisation. D’autant que de ma fenêtre, j’ai vraiment l’impression que c’est devenu le métier tendance et que tout le monde veut mettre « Coach de quelque chose » sur son profil ou sur sa carte de visite. Et au-delà de faire une formation, sachant qu’elles sont loin de toutes se valoir, c’est bien plus complexe que ça.

Et si j’avais une chose à retenir, je dirais que je suis plus convaincue que jamais avec tout ce que nous observons au sein des Organisations, que la connaissance de soi est la principale clé dont devrions nous saisir, entretenir tout au long de nos vies et lui éviter de rouiller. La connaissance de soi nous permet d'agir et de réagir avec l'autre de façon adaptée, de faire preuve d'empathie, d'oser la coopération et la tolérance ; elle permet de détecter les intentions de l'autre, d'aller au devant des problèmes relationnels et de trouver des solutions viables avec les autres. Elle nous permet de connaître nos forces et nos limites, d'être capable d'analyser nos pensées - comportements - émotions, de comprendre nos réactions et de savoir demander de l'aide. Elle nous apporte plus de discernement et de nous nuances dans nos décisions ; elle nous rend capable d'avoir une juste représentation de ce que nous sommes et par voie de conséquence, d'avoir une représentation plus juste du monde qui nous entoure et des individus qui le composent.

Cette clé nous ouvre une majorité de portes quand nous savons nous en servir, et elle nous évite des dégâts sur nous-mêmes et sur les autres. Et peut-être qu'avec nous, vous prendrez un super VIRAGE...

En conclusion, l’année 2023 me permet de (re)confirmer que grâce à TRANS-HUMANS, j’ai trouvé mon IKIGAÏ, celui qui réunit ma mission, ma vocation, ma passion, ma profession.

Merci à nos clients d’un jour ou de longue date de continuer à nous faire confiance, de nous challenger pour nous rendre meilleurs. Merci à nos partenaires de nous éclairer, de nous rendre plus intelligents collectivement, de construire de beaux projets ensemble et de prendre de bons fous rires.

Claire Couroyer