Ces mots sont ceux de Frederico MAYOR ZARAGOZA qui fut directeur général de l'UNESCO de 1987 à 1999.
Ces mots forts et profonds sont la juste illustration de l’esprit de la médiation en ce qu’elle offre à l’homme une possibilité de faire la paix avec lui et les autres.
Aimer et vouloir diffuser la paix tel doit être l’état d’esprit du médiateur.
Situé entre les parties en conflit, zone tampon, le médiateur est souvent également le dernier lien qui les lie encore l’une à l’autre.
Le médiateur n’est pas un sachant, ce n’est pas non plus un conseiller, il n’est pas là pour analyser les personnes, les catégoriser ou donner son avis sur leurs attitudes et leurs comportements.
Le médiateur est simplement une personne qui offre de son temps, qui accueille le chaos avec la volonté de mener les médiés vers l’harmonie. Pour cela, il va diversifier son langage et l’adapter aux médiés, afin de conduire cette improbable discussion que les parties, bien souvent, ne pensaient plus jamais avoir.
Le médiateur n’intervient nullement dans la recherche de solutions entre les personnes en conflit. Il est seulement (et c’est déjà beaucoup) le garant d’un espace de communication et d’écoute. Il offre un cadre protecteur permettant à chaque médié de s’exprimer puis d’entendre l’autre.
Devenir médiateur, c’est donc accepter de se transformer en miroir.
Cet état d’esprit est merveilleusement bien décrit par Jacqueline MORINEAU, fondatrice du Centre de Médiation et de formation à la médiation de Paris (CMFM).
Le médiateur se situe en effet en tant que miroir reflétant les émotions des protagonistes pour les recevoir et les réfléchir .
Elle explique que pour cela le médiateur doit d’abord essayer de « rencontrer l’autre pour ce qu’il est ».
Etre médiateur, c’est retrouver un regard de jeune enfant, un regard neuf.
C’est donc accepter de déposer les lunettes déformantes du jugement, de prendre du recul sur nos perceptions d’une situation, nos interprétations, nos croyances... C’est accepter que chacun a un cadre de référence qui lui est propre (ensemble de valeurs, croyances et besoins qui nous conditionnent) et qu’ainsi il n’existe pas de vérité absolue.
C’est parce qu’il est dans cet état d’esprit que le médiateur peut, comme il en est tenu, avoir une attitude neutre et bienveillante envers les médiés.
Le médiateur facilite la communication entre les êtres en conflit. Il les aide à aller de l’un vers l’autre, c’est un amoureux de la paix.
La médiation change la philosophie des rapports humains. Elle projette vers l’avenir et rend aux individus leur liberté.