CHRONIQUES DE L'INTÉRIEUR...DE L'ENTREPRISE, Episode 1

  • vendredi, 3 / 4 / 2020
  • Claire Couroyer

ÉPISODE 1 "SORTIE DE L'ESSOREUSE"

« L’homme se découvre quand il se mesure avec l’obstacle », Antoine de Saint-Exupéry - Terre des hommes

 

Avec cette nouvelle chronique, nous vous donnons un aperçu de ce qui se passe dans certaines entreprises, le vécu de certains dirigeants et managers, grâce à nos "grands reporters" eux-mêmes issus de ces entreprises.

 

 

Les 3 dernières semaines ont été terribles, d'une intensité folle avec ce Covid-19 et les mesures de confinement qui ont été mises en place. Il a fallu être au front partout, sur tous les sujets : le Plan de Continuité d'Activité, la bascule du télétravail pour beaucoup, la sécurité des personnels, le management des équipes, etc. Et bien sûr, tous les autres sujets stratégiques et opérationnels parce qu'il ne faut pas s'arrêter.

Que d'engagements, que de sollicitations. Et de retour à la maison, la complexité est aussi là. Partager le même espace, peu importe sa taille avec mari/conjoint/femme et enfants pour celles et ceux qui en ont. H24. Angoisse, pression, stress sont indéniablement là.

Alors au début, tout le monde est pris dans le tourbillon, telle une machine à laver en mode "essorage 1.200 tours", alors forcément ça chahute, mais on n'a pas le temps de penser, on n'a pas le temps de se poser ou de ressentir. Il faut juste agir et on s'oublie. On oublie ses capacités physiques, psychiques, émotionnelles, la charge mentale.

Et puis progressivement, les tours ralentissent, le cerveau et le corps s'habituent. On ressort rincé, essoré de ce sprint. Ce n'était qu'un sprint avant l'ultra trail. Sauf que là, ils n'ont plus de jus, plus d'énergie. Maintenant, c'est une autre pair de manches : il va falloir engager ses émotions ; pour soi, pour les équipes, les collaborateurs. Ca sent un peu la surchauffe et il faut vraiment faire attention.

"Mais pourquoi me parle-t-on d'émotions, moi qui ai du mal à les exprimer, qui ne sais pas ce que je peux faire de celles des autres"

Justement parce qu'il va falloir y répondre avec calme ; répondre aux situations difficiles et émotionnellement fortes que vont traverser les collaborateurs.

Parce qu'ils ont plus que jamais, besoin de sécurité, besoin que les leaders/managers manifestent des comportements favorisant la résilience, or ils n'ont pas vraiment été formés à ça nos leaders. Ils n'ont d'ailleurs pas pris cela au sérieux, pour un grand nombre.

Et là, ils sont comme une poule devant un sifflet : ils ne savent pas quoi faire avec, ne savent pas par quel bout commencer. Ils se mettent à commettre des erreurs de débutants auprès de leurs N-1, à être froids et distants quand on attend d'eux d'être chaleureux et réconfortants.

Ce ne sont ni des Supermen, ni des Wonderwomen ; ce sont des êtres humains, tout simplement. Et pourtant, nombre de personnes comptent sur eux pour construire le Monde de demain.

Là, face à eux-mêmes, ils découvrent leur vulnérabilité, leur stress, leur difficulté pleine et entière. S'ils s'écroulent, ce sont des pans d'Organisation qui peuvent s'écrouler avec. Le problème est que cela entraînerait d'autres personnes dans le sillage.

Il va bien falloir qu'ils construisent des temps pour une compréhension commune des défis, qu'ils posent une vision mobilisatrice, qu'ils créent un sentiment d'efficacité collective fort, qu'ils valorisent l'importance des efforts consentis par chacun et chacune, qu'ils engagent un dialogue centré sur la résolution des problèmes, qu'ils soient ouverts à l'expérience et à l'apprentissage.

Mais ils sont sonnés, K.O. debout. Nous aimerions les aider à se relever, leur redonner confiance, les rassurer. Encore faut-il qu'ils puissent entendre.

Conclusion

Une grande partie des dirigeants / managers n'a pas été formée à mobiliser son intelligence émotionnelle et sa résilience, aussi bien pour eux-mêmes que pour leurs collaborateurs. Or, c'est bien de cela dont il va s'agir immédiatement, maintenant et sans attendre pour éviter de créer d'autres dommages collatéraux.

C'est dans 60 à 90 jours qu'une grande partie des Organisations saura si elle survit à ce tsunami ou pas. C'est maintenant qu'il conviendrait de vous aider ; c'est maintenant que nous pouvons travailler sur la préservation de votre Organe, car demain est un autre jour.

Episode 2 dans une semaine

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