BIAIS DE SURCONFIANCE ou l'Effet Dunning-Kruger

  • lundi, 13 / 4 / 2020
  • Claire Couroyer

"Le problème avec le monde, c'est que les gens intelligents sont pleins de doutes tandis que les plus stupides sont pleins de confiance". Charles Bukowski

 Un biais cognitif est une distorsion dans le traitement cognitif d'une information ; il s'agit d'une déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité. En d'autres termes, la façon dont nous voyons le Monde, ne dépend que de nous, donc de notre représentation des choses. Ce n'est pas forcément la réalité telle qu'elle est. En coaching, on dit aussi que "la carte n'est pas le territoire".

Par "cognitif", on entend les processus par lesquels un être humain acquiert des connaissances sur son environnement.

Ce préambule étant posé, j'avais écrit il y a fort longtemps, un post court sur le Principe de Peter (ou quand les incompétentes prennent le pouvoir) https.....

Aujourd'hui, je partage avec vous le principe de l'Effet Dunning-Kruger (ou pourquoi les incompétents se croient si doués), que nous pourrions aussi appeler Effet de surconfiance. David Dunning et Justin Kruger sont deux psychologues américains à l'origine de cette théorie qu'ils ont évoqué en 1999 dans le Journal of Personnality and Social Psychology.

 

L'Effet Dunning-Kruger est donc un biais cognitif qui amène les moins qualifiés dans un domaine, à surestimer leur compétence. Et paradoxalement, les personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer leur niveau de compétence et penseraient à tort que des tâches faciles pour elles le sont aussi pour les autres.

Dans les Organisations et au cours de notre carrière, nous avons tous croisé des managers ou des collègues peu compétents et estimant n'avoir pas besoin d'être formés, et ce, en étant dans une affirmation forte d'eux-mêmes. C'est la caractérisation même de l'Effet Dunning Kruger.

 

Du coup, il serait peut-être utile de rappeler le processus d'apprentissage qui peut aider à diminuer nos biais.

Celui-ci s'articule souvent en 4 étapes principales :



  • L’incompétence inconsciente : La personne ne connait pas la compétence, et ne reconnait pas que c’est une carence. Elle peut même nier l’utilité de cette compétence. Pour passer à l’étape suivante, l’individu doit reconnaître sa propre incompétence et l’intérêt du sujet. C'est souvent une mise en situation où la compétence est à démontrer, qui peut permettre à la personne de reconnaître qu'elle ne sait pas ; à condition d'être de bonne foi.

  • L’incompétence consciente : La personne ne sait pas comment faire, mais le reconnaît. De même qu’elle reconnaît l’intérêt de la compétence. La progression à ce stade se fait par essai et erreur.

  • La compétence consciente : L’individu sait utiliser la compétence, mais cela demande de la concentration. La réalisation peut être découpée en étapes et il y a une forte implication consciente à la réalisation de la nouvelle tâche.

  • La compétence inconsciente : La personne possède une telle pratique de la compétence qu’elle est devenue une seconde nature. La compétence peut être exercée en même temps que l’exécution d’une autre tâche ou être enseignée.

 

Et puisque nous parlons de biais cognitifs, il existe 4 catégories, comme vous pouvez le voir dans l'infographie ci-dessous :

  • Trop d'informations,
  • Pas assez de sens,
  • Nécessité d'agir rapidement,
  • Limites de la mémoire.

 Je vous invite à découvrir dans ce schéma général pour vous demander dans quelle catégorie se situent vos biais cognitifs, la plupart du temps, et apprendre ainsi à les identifier pour essayer de les corriger.

Et pour plus de lisibilité, vous pouvez le retrouver ici https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:The_Cognitive_Bias_Codex_(French)_-_John_Manoogian_III_(jm3).svg

 

La plus grande difficulté est de faire réaliser à une personne inconsciente qu'elle est incompétente, ou tout simplement qu'elle est inconsciente. Une fois que cette personne est consciente de ses incompétences, il ne s'agit pas d'une fatalité et ça se travaille, à condition de mettre son égo de côté (qui masque in fine, une absence de confiance en soi dans la plupart des cas). Ensuite, c'est d'accepter et de vouloir apprendre vraiment apprendre, et non de faire semblant. C'est possible et c'est très gratifiant quand cela arrive. Le commentaire qui revient le plus souvent des personnes qui évoluent, est "mais pourquoi ne l'ai-je pas fait plus tôt ?".

Et vous, avez-vous des incompétences que vous aimeriez combler et dont vous êtes conscient.e ?

Prenez soin de vous,

Claire Couroyer

 

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