Nos émotions agissent comme des panneaux de signalisation quand on circule dans une ville nouvelle : elles nous guident pour décrypter les feux rouges, oranges et verts, les sens interdits pour nous éviter de prendre le mauvais chemin ; en d’autres termes, nos émotions nous aident à avoir une réponse adaptée face à une situation donnée.
D’après Marc Brackett, chercheur dans le domaine des émotions et fondateur du Yale Centre for Emotional Intelligence, nommer nos émotions nous aide à décrire ce que nous ressentons intérieurement, et à obtenir du soutien des autres.
Et sans compréhension de nos propres émotions, il est impossible de comprendre celles des autres. Et pour cela il faut posséder un vocabulaire de base pour décrire nos émotions et pouvoir résoudre les problématiques qui y sont associées.
Sans cela, nous pouvons être « lost in translation » ou pire encore, devenir agressifs ou violents lorsque nous sommes incapables de traduire notre émotion, de la nommer, de l’exprimer simplement.
C’est en travaillant sur les émotions avec un de mes Coachés, Marius Carpenito, Product Designer, que je me suis replongée dans les enseignements de ma certification Work Well Together avec Robert ZUILI, et plus précisément sur la chaîne de valeur émotionnelle qui décline pour chacune des 4 émotions, les sentiments et leur cause, car il y a un point de départ à toute émotion.
Et Marius en a fait une roue, très visuelle et accessible, pour vous donner des clés de compréhension et de décodage de vos propres émotions et de celles des autres. Cela peut vous guider dans un questionnement adapté pour vous-même d’abord, et aussi pour apporter votre soutien à une personne et lui permettre d’apaiser ce qu’elle ressent.
Et c’est là que notre estime peut fluctuer en négatif ou en positif, c'est-à-dire diminuer ou augmenter.
Prenons la colère par exemple ; elle peut parfois être un moteur de changement, notamment dans la défense de nos droits ou dans l’établissement des limites que nous voulons fixer avec autrui.
Lorsque nous construisons et entretenons notre assertivité (capacité à s’affirmer sans écraser l’autre), cela produit un renforcement de notre estime.
A l’inverse, lorsque notre colère est mal gérée, elle peut produire des conflits interpersonnels, ce qui conduit à réduire l'estime de soi, surtout si notre débordement émotionnel génère un sentiment de culpabilité ou de honte.
La tristesse, elle, peut nous inciter à la réflexion, à la recherche de soutien et peut aussi nous conduire à de l’introspection pour aboutir à une meilleure compréhension de nous-mêmes, à condition qu’elle ne dure pas trop longtemps et n’affaiblisse pas notre confiance.
Pour ce qui est de la peur, dont ce n’est pas mon moteur, elle peut nous inciter à la prudence et à une forme d’auto-protection. Trop de peur en revanche, agit également négativement sur notre estime, puisqu’elle peut nous paralyser et nous rendre impuissants face à une situation qui nécessite de l’action.
Enfin la joie, qui impacte positivement notre estime en renforçant la valeur que nous nous accordons. Et plus notre estime augmente, plus cela peut nous rendre audacieux et performants, car nous prendrons plus facilement des initiatives et proposerons des idées nouvelles.
Avoir une estime développée nous aide aussi à mieux faire face aux échecs et à les considérer comme des opportunités d’apprentissage desquelles tirer des axes d’amélioration, et garder une perspective positive, même en situation d’adversité.
Et cet état d’esprit positif influence notre leadership et notre équilibre émotionnel qui est clé pour maintenir la performance dans des environnements de travail exigeants.
Claire E-BÉBÉ (Couroyer)
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