Savoir se fâcher (sans Brutus) !

  • mardi, 5 / 11 / 2019
  • Claire Couroyer

Un article pour vous faire sourire, mais aussi pour vous aider à poser vos limites et vous "fâcher" avec élégance. Comment dire "trop c'est trop" de façon intelligible sans faire appel à Brutus ?

 

 

"Brutus" est le doux surnom que j'attribue à notre cerveau reptilien, et j'ai pleinement conscience que chaque fois qu'il commence à intervenir, ça peut vite être la... compliqué et regrettable.

 

Petit rappel entre nous : Brutus a un rôle clé : celui de nous préserver et de nous garder en vie. C'est énorme, mais de grâce, ne lui demandez pas plus.

Brutus ne raisonne pas, il agit pour défendre son territoire : Nous.

Alors pourquoi vous méfier de Brutus ?

Parce qu'il considère l'autre comme un adversaire qui nous veut du mal, comme un ennemi qui porte atteinte à notre intégrité vitale, et par définition qu'il faut neutraliser : soit par l'attaque, la fuite ou la paralysie (et se laisser mourir :-)

Brutus ne raisonne pas, il agit pour défendre son territoire : Nous. C'est notre instinct de survie, notre animal féroce.

Alors, quand vous voulez être audible et intelligible, surtout dans votre colère, ne lui laissez pas les manettes ; renvoyez-le à sa niche de pitbull et assurez-vous qu'il y reste ; du moins si vous voulez être compris(e) et dialoguer avec l'autre.

Mais alors, pourquoi se fâcher ?

Se fâcher, est somme toute assez sain, parce que c'est la preuve que vous existez, la preuve que l'autre a atteint une limite chez vous ; la preuve que chez nous tous, il y a du négociable et du non-négociable ; il y a des valeurs infranchissables.

Je suis sûre qu'en vous remémorant à peine, vous allez trouver de nombreux exemples de personnes qui sont venues tester vos limites.

En vous fâchant, vous vous rendez service (à vous-même), et vous rendez peut-être aussi un service à l'autre, car il/elle n'a pas forcément conscience de vos frontières ; vos référentiels sont différents. En sachant vous fâcher, vous accédez à un autre niveau relationnel avec l'autre. C'est une formidable occasion pour grandir.

Comment se fâcher ?

En étant assertif. C'est-à-dire ni dans l'agression, ni dans la soumission, et encore moins dans l'abandon.

En faisant prendre conscience à l'autre que cela va trop loin et que cela devient inacceptable pour vous.

L'assertivité est une forme de colère raisonnée; de désaccord assumé ou d'affirmation de ce qui n'est pas possible. Cela permet de faire passer un message difficile sans passivité, ni agressivité. C'est une occasion de défendre vos droits et votre opinion, sans coller l'autre au mur. C'est donc une colère sans Brutus, ce qui vous permet d'être audible et intelligible.

Etre fâchée est une chose. Savoir se fâcher en est une autre

Beaucoup d'entre vous connaissent déjà : la CNV (Communication Non Violente). C'est précieux et vous aurez toujours 100% de réussite si vous le faites dans les règles, dès lors que vous vous adressez à une personne ayant une structure psychique dite "de normalité" et pourvue d'un peu d'empathie. Sinon, vous oubliez, ou laissez agir Brutus ;-)

Pouvoir poser le raisonnement qui explique votre colère, et le formuler de façon factuelle et dépassionnée, vous rend audible et vous aide à savoir vous fâcher.

Etre fâchée est une chose. Savoir se fâcher en est une autre, et demande de l'entraînement et une certaine maîtrise de son Brutus.

Je suis sûre que vous l'avez lu partout, mais au cas où vous auriez oublié, voici un rappel des 4 étapes simplifiées pour savoir dire que vous êtes fâché(e) et que ça ne vous convient pas :

  1. Soyez factuel(le) et décrivez ce qui s'est passé chronologiquement, surtout sans intégrer votre opinion/jugement (c'est le 1er faux-pas culturel).
  2. Dites en quoi la situation vous touche, surtout en utilisant "Je" (je suis déçue, suis en colère, ne comprends pas, j'ai beaucoup travaillé, etc...) et expliquez les conséquences ; n'incriminez jamais l'autre en disant "tu" ou "vous", sauf si vous voulez réveiller vos Brutus respectifs.
  3. Mettez l'autre en responsabilité et demandez-lui une réponse, quelle qu'elle soit ; demandez-lui ce qu'il/elle propose.
  4. Reposez ensemble un nouveau cadre, sur des bases plus matures, ou mettez un terme à ce qui n'a pas lieu d'être. Dans les deux cas, vous dormirez mieux et vous vous sentirez plus légèr(e), respecté(e) et aligné(e) aussi avec vous-même.

Savoir se fâcher, OUI. Mais toujours avec panache et sans Brutus !

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