Tous les chemins mènent à...Nous

  • lundi, 9 / 12 / 2019
  • Claire Couroyer

Un jour, mon grand frère m'a révélée l'origine de mon nom traditionnel "Mana" (dont la traduction est "Mère des Enfants") (https://www.linkedin.com/pulse/la-famille-claire-couroyer/)

J'étais la dernière de ma fratrie et par ce nom, j'en devenais l'aînée en même temps...

 

 

Aujourd'hui, c'est tellement limpide. Et pourtant, cette vérité m'est apparue progressivement et il m'a fallu de nombreuses années pour que je m'interroge, que je comprenne, que je veuille, que j'assume pleinement mon individuation.

C'est pour cela que tous les chemins mènent à nous-mêmes, encore faut-il s'interroger et comprendre que nous sommes notre propre énigme, notre propre labyrinthe et que c'est à nous de trouver la solution et l'issue de sortie qui nous amènera à poser un autre regard sur le Monde ; à le voir plus grand et à trouver notre juste place.

Pourquoi sommes-nous une énigme pour nous-mêmes ?

Ces derniers temps, je suis de plus en plus sollicitée par des démarches personnelles de managers et de cadres-dirigeants qui ne se sentent plus à leur place, alors que "visiblement", tout va bien. Ils me sollicitent parce qu'ils ont inconsciemment besoin de s'autoriser à opérer un vrai changement de cap. Ils me sollicitent parce que en apparence, ils ont tout, mais ils ne sont pas bien.

Les Organisations dépensent beaucoup d'argent et d'énergie à proposer des solutions toutes faites, des boîtes à outils à leurs salariés. Mais investissent-elles réellement ? Cherchent-elles à les rendre acteurs de "la solution" ?

Mais alors, si tous les chemins mènent à nous, pourquoi sommes-nous une énigme pour nous-mêmes ?

Et pourquoi ressentons-nous tardivement ce besoin de sens et de juste place ?

Probablement parce que nous n'étions pas prêts avant. Et ce n'est pas une question d'âge, parce que la maturité n'est pas une question d'âge, mais une question d'état de conscience.

De notre naissance à l'âge adulte, nos besoins évoluent. Nous sommes d'abord baignés dans des besoins "d'AVOIR" : avoir la santé, avoir des relations, avoir du travail, avoir de l'argent, avoir des amis, avoir des biens et des signes extérieurs d'appartenance ou de richesse, etc.

Jusqu'au jour où Avoir ne suffit plus et que nous ressentons aussi le besoin "d'ÊTRE" : être autonome, être libre, être authentique, être en bonne santé, être bien avec soi, être bien avec les autres, être avec ceux que nous aimons, être à sa juste place et se réaliser. Se réaliser, c'est accoucher de soi-même ; le projet de vie vient ensuite.

Atteindre sa pleine individualité

Et lorsque nous rencontrons cet Être, qui n'est autre que nous-mêmes, nous trouvons étonnement un sens à notre vie. Notre envie d'impacter positivement le Monde et notre environnement, se fait grandissant. Notre besoin de faire la différence et d'être au service des autres, devient une évidence. Nous dépassons notre EGO pour un désir de transmettre et de laisser un héritage, car l'individualité est le fondement même de notre Humanité. Et sans cette transmission, nous serons des êtres vils et disparaîtrons.

Atteindre ce niveau de conscience, c'est atteindre sa pleine individualité. C'est le principe d'individuation défini par C.G. Jung avec ses phases qui représentent les énigmes que nous traversons dans quatre grandes périodes de notre vie :

  1. Celle de l'enfance, qui est une phase d'accommodation, car nous sommes dépendants et en permanence en recherche de sécurité et du lien affectif. Nous ne sommes que le reflet de ce qui est projeté sur nous par notre environnement familial.

  2. Celle de l'adolescence, qui est un début de conscience que nous sommes, mais que nous ne nous connaissons pas, que nous ne nous appartenons pas, d'où la 1ère crise, celle de l'adolescence mal dans sa peau.

  3. Et puis progressivement, nous perdons notre insouciance et la regrettons même. C'est le moment de l'âge adulte où nous commençons à construire et à Avoir (travail, famille, maison, etc). Beaucoup d'entre nous s'arrêtent là ; certains se perdent même, éblouis par les sirènes ou par leur propre image, tel Narcisse. Et puis, il y a les autres pour qui la lumière ne suffit pas, et qui osent s'aventurer dans leurs propres coulisses. C'est sombre, mal rangé, il y en a partout, nous nous prenons les pieds dedans, nous pouvons même tomber...et nous relever aussi. Alors, nous allons fouiller dans tout ce fatras, faire des découvertes : certaines que nous imaginions, et d'autres pas du tout ; certaines qui nous réjouissent et d'autres qui nous ébranlent. Il faudrait bien ranger tout ça, mais par où commencer ? Et d'abord est-ce nécessaire ou vital ? Nous pourrions bien nous contenter de laisser tout ça comme cela. Mais depuis quand partons-nous en voyage avec une valise en vrac ? Et quand nous partons, nous connaissons le poids maximum que nous pouvons emporter avec nous, alors pourquoi nous mettons-nous en excédent de bagages vis-à-vis de nous-mêmes ? Pour avancer, il est important de voyager léger, de se délester. Ne le faisons-nous pas d'un déménagement à un autre ? Oui, et si nous voulions jouer une partition complexe dans notre vie, nous aurions du mal à tout coordonner. C'est l'autre crise, celle de croissance. Allez, courage, nous y sommes presque !

  4. Enfin l'adulte complet, doté d'une meilleure connaissance de lui-même, de ses défauts et ses qualités, et s'acceptant comme tel. Nous résolvons cette énigme : faire face à nous-mêmes pour oser affronter ce que nous sommes, pour oser assumer ce que nous voulons devenir, pour oser être pleinement conscients de nos désirs et de se donner les moyens de les réaliser. 

Se donner les moyens d'Être prend du temps, demande du courage et de l'ancrage, et au bout de ce voyage, il y a notre liberté et l'enivrant sentiment d'Être nous-mêmes, enfin.

C'est ce voyage qui nous permet d'entreprendre, de prendre des risques et de réaliser ce qui nous tient à coeur. C'est un chemin indispensable à notre propre réalisation, c'est ce qui donne du sens à notre existence et c'est pour cela que ceux qui le font, changent de trajectoire dans la majorité des cas.

J'espère que cet article vous a plu et vous donne envie d'aller à la rencontre de vous-mêmes, si ce voyage n'a pas encore eu lieu.

Claire Couroyer

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